Schwann Oltorain Messages : 2124 Date d'inscription : 16/08/2009 Localisation : L'endroit où je me trouve importe peu, tant que je ne suis pas seul.
Personnage Elément: Ténèbres. Arme: Épée d'Orichalque noir dite Sombrelame. Épée en argent nommée Balmung. Classe: Guerrier. | Sujet: La mort de Schwann… Mer 22 Sep 2010 - 21:53 | |
| Deux mois… Cela faisait deux mois que Lina se postait chaque jour devant l'entrée du château, les mains jointes et rabattues sur sa poitrine, comme si elle priait. Elle restait ainsi au moins une heure à chaque fois, changeant par moment les positions de ses doigts tout en se dandinant légèrement sur elle même, et elle continuait d'attendre… Parfois les autres membres de la brigade venaient et attendaient un peu avec elle, mais le plus souvent ils partaient avant, leur patience n'égalant en rien celle de la Krytienne.
En ce jour il faisait un peu frais à une heure si matinale. L'herbe était couverte de rosée et bien que le ciel était d'un bleu perçant, les rayons du soleil ne parvenaient en rien à réchauffer qui ou quoi que ce soit.
La Lieutenant sentait donc le froid sur ses mains. En soit cela ne la dérangeait pas grâce à son élément, mais elle savait que cela ne l'empêcherait pas d'attraper un rhume si elle ne faisait pas attention. Puis elle sentie soudainement quelque chose se poser sur ses épaules, la recouvrant partiellement, cachant ainsi sa peau à découvert. Elle regarda ce dont il s'agissait : c'était une veste de Schwann, et là elle tourna rapidement le regard pour voir si c'était bien lui… mais elle ne croisa que les pupilles de Travian, baissant alors la tête avant de retourner à sa position initiale, déçue…- … Tu sais que je pourrais me vexer… ? Dit alors le colosse de fer sur un ton plaisantin, se rapprochant par la même occasion de la Krytienne pour poser une main chaleureuse sur son épaule. … Il fait un peu frais… n'attrape pas froid…- Cela n'arrivera pas. Son ton à elle était froid, direct et catégorique, ce qui fit soupirer le maître d'armes qui retira sa main de l'épaule du Lieutenant avant de se retourner en direction du château sans pour autant avancer.- … Je t'attends à l'intérieur… Il s'avança finalement sans d'autre bruit que celui de ses pas…
Lina avait bien compris pourquoi il avait dit ça, car même si elle ne doutait pas qu'il pensait ses mots, elle savait pertinemment que l'arrière pensée était qu'elle passe à autre chose, qu'elle devait se faire une raison comme tous les membres de la brigade, car désormais le flambeau reposait sur elle pour le onzième régiment.
Il y a deux mois, Schwann était partie en mission, et il lui suffisait de fermer les yeux pour revoir la scène…- Schwann ! Tu ne devrais pas partir seul. Avait-elle dit sur un ton autoritaire, comme à chaque fois qu'il avait tendance à vouloir se mettre en danger, même si il ne s'en rendait pas compte.- Ce n'est qu'une mission de routine, pas de quoi en faire tout un drame. Il ne regardait même pas Lina, serrant les lanières de ses jambières en appuyant l'une d'elle sur une chaise pour être à sa hauteur. Puis il reprit du même ton neutre. Puis je ne serais pas seul. Il se releva et attrapa sa cape qui trônait sur son fauteuil, faisant passer cette dernière dans son dos avec une habilité sans pareil, et alors qu'elle n'avait même pas encore cessée de bouger il avait saisit les sangles de ses deux épées d'une seule main, le poids des armes n'étant pas vraiment un problème pour lui depuis longtemps. J'emmène Rock avec moi. Cette fois-ci il esquissa un large sourire, même si c'était plus pour taquiner la Krytienne qu'autre chose.- Arrête de me prendre pour une idiote ! S'emporta t-elle en frappant le sol du pied, s'avançant d'un pas pour essayer d'intimider le capitaine. Tu prend trop de risque ! Tu devrais prendre quelqu'un avec toi ! Je vais prévenir Taimu…Cette fois le bretteur passa ses bras dans les sangles de ses épées de manière à les avoir dans le dos puis il saisit me poignet de la Krytienne, un air déterminé sur le visage.- Nous allons lui laisser un peu de répit pour ce coup-ci. Dit-il d'une voix calme et sereine, comme si il se préoccupait réellement de l'état d'esprit de son subordonné. Je suis tout à fait capable de me défendre seul : mon rang de capitaine n'est pas un simple titre, mais la symbolisation de mes capacités de combat. Schwann se tenait droit et fier lorsqu'il disait ça. Au début il avait eu du mal à accepter cet avancement, mais désormais il se disait qu'il devait en être digne, sans quoi il ne lui serait pas attribué.
Sauf que le regard inquiet de la jeune femme ne s'estompait pas, au contraire. Elle fonça sur lui et plaqua ses mains contre son torse avant d'y enfouir son visage.- Tu n'es pas raisonnable… Disait-elle en pleurant, bien que cela ne se voyait pas. Je m'inquiète pour toi…- Pourquoi ? L'impérial avait prit un air interrogateur, comme si il était surpris par ce que venait d'admettre Lina. Ce ne sera pas plus dangereux que d'habitude.Il disait vrai : il ne s'agissait là que d'une banale mission de routine consistant à appréhender un groupe de malfaiteur, aussi il préférait bosser seul sur ce coup pour ne pas prendre le risque d'être repéré. Pas de quoi en faire un drame donc…- Je m'inquiète car… Absence total de réponse, la Krytienne décollant sa tête du torse de l'impérial pour le fixer droit dans son dernier œil.- Car ?- Car… Elle se mise doucement à rougir en sentant se regard soutenu être plongé dans le sien, Schwann attendant une réponse complète de la part de la jeune femme. Parce que… Le bretteur laissait le calme régnait : elle y arriverait très bien seule. Parce que je… Elle ramena ses bras autour du cou de l'épéiste, sa crainte semblant s'échapper au fur et à mesure. Je t'aime Schwann.Cette fois-ci, il n'y avait là rien de mieux pour exprimer ce qu'elle ressentait que de le montrer par un geste. Elle se mît donc sur la pointe des pieds et resserra un peu l'étreinte qu'elle avait avec ses bras afin de se rapprocher de lui, ses lèvres venant s'éprendre de celles du chevalier.
Cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas embrassé, la dernière fois devant remonter à leur adolescence. Peut-être que si il n'avait pas disparu de la circulation après s'être engagé dans l'armée les choses auraient été différentes, mais Schwann avait bien là une certitude : les baisés de la Krytienne n'avaient pas changés. La douceur de ses lèvres était la même qu'autrefois, la sensation était identique et ils donnaient toujours autant envie d'y gouter encore et encore. Mais une chose avait changée : autrefois ils montraient une passion à n'en pas douter, mais aujourd'hui il y avait là une ardeur surprenante en connaissant l'élément de la demoiselle, comme si il brulait pour le chevalier. Et ajouté à cela un désir langoureux et le guerrier succombait… ou presque.
Lorsqu'elle décolla ses lèvres des siennes le soldat laissa son unique œil rouler sur la gauche, fuyant les prunelles de Lina, ce qui la fit sourire légèrement, un peu tristement d'ailleurs.- Tu n'as pas besoin de me répondre tout de suite. Dans le fond elle avait bien compris que le capitaine ne savait plus vraiment où il en était avec les derniers événements. Alors quand en plus les femmes s'en mêlaient, difficile d'avoir les idées claires. Allez, file. Il n'y aura pas moyen de te faire entendre raison de toute manière. Et dépêche toi avant que je change d'avis !Elle l'embrassa furtivement à deux reprises avant de le laisser s'en aller, le brigadier saisissant son casque qu'il enfila sans dire un mot, posant ensuite sa main sur la poignet de la porte pour sortir.
Après qu'il est refermé derrière lui, il savait que Lina allait se mettre à pleurer, car le sourire qu'elle lui avait adressé n'était qu'une façade inutile pour ne pas l'inquiéter…
La Krytienne rouvrit les yeux, des larmes coulant d'elles même à la simple pensée de ce souvenir. D'après les rapports il ne restait plus rien du groupe de malfaiteur, mais il n'y avait jamais eu de trace du capitaine non plus, sauf celle de son sang noir et épais. Il avait tout détruit, ça, c'était une certitude, la marque caractéristique de ses épées restant gravée dans les décombres de la bataille. Mais il n'y avait pas son corps…
Il avait donc été porté disparu, et un mois après déclaré mort à défaut de ne retrouver aucune piste. Lina avait bien essayée de chercher dans les registres des morts non identifiés si il n'y était pas, mais rien. Elle avait aussi fait en sorte de chercher ses armes sur le marché noir mais là encore, rien. Elle devait peut-être se faire une raison… Schwann n'était plus…
Il était normal qu'elle pleure de plus belle en pensant une telle chose, les larmes se déversant le long de ses joues jusqu'à tomber sur sa poitrine et ses mains jointes. Elle se sentait cruelle et un lourd poids venait s'ajouter à sa conscience. Pourquoi était-elle tombée amoureuse de celui qu'elle considérée comme son frère ? Pourquoi le lui avait-elle seulement dit, cela ne pouvant pas rendre le guerrier plus heureux que de savoir qu'il ne pourrait pas satisfaire une femme de plus en choisissant l'une d'elle parmi toutes celles qui s'éprenaient de lui. Elle se trouvait monstrueuse d'aimer cet homme plein de tourment, et peut-être était-il même mort à cause d'elle. Si il n'avait rien sût il serait parti sans aucune pensée en tête et aurait pût se concentrer pleinement sur sa mission. Dans ces conditions elle se trouvait particulièrement inhumaine…
Elle se retourna alors, la veste de Schwann qu'elle avait sur le dos suivant son mouvement. Elle devait rentrer… car elle avait toujours des obligations. Elle sécha ses larmes de son poignet et du revers de la main avant de renifler, sentant par la même occasion l'odeur du chevalier sur sa veste, ce qui la rendit d'autant plus chagrinée. Mais elle devait être forte… pour elle, et parce que c'est ce qu'il aurait souhaité…
Elle avançait lentement, sans bruit, comme si elle était en deuil. Et il fallait croire qu'elle était maudite, car après Protos qui avait mystérieusement disparu c'était au tour de Schwann, et elle ne savait pas si elle tiendrait la prochaine fois… si prochaine fois il y avait…
Une fois devant la grande porte du château elle jeta un dernier regard derrière elle, comme toujours par habitude, regardant ce qu'il y avait à l'horizon…
Un homme marchait lentement vers elle. Sa démarche était fluide et volontairement lente, comme si il désirait prendre son temps, qu'il n'était pas pressé. Lorsqu'il posait le pied par terre, on pouvait voir que le droit laissait une empreinte de sang sur le sol, un sang mélangé de rouge et de noir. D'ailleurs les bottes d'acier qu'il portait étaient teintées de cette même couleur, la genouillère de la jambe ensanglanté étant brisée et laissait apparaitre un tissu usé en dessous qui avait autrefois du être d'une couleur différente. Mais à mieux y regarder il s'agissait d'un bandage qui maintenant n'avait plus aucune utilité.
Les cuissardes de l'individu étaient abimées, la jointure de celle de la jambe droite ayant été arrachée alors que la lanière de celle de gauche avait été sectionnée, cette dernière reposant sur la partie inférieur de la jambière ce qui ne devait pas être très agréable lors des déplacements.
Il portait une chemise ouverte auquel les boutons avaient été arrachés d'une manière soudaine, sans doute à cause d'une blessure à l'estomac si l'on s'en réfère au bandage qui l'en recouvre jusqu'au torse. Mais là encore il y avait eut un peu trop de sang qui avait coulé pour que ce dernier soit utile… Il avait aussi sur le dos une de ses longues vestes typique des capitaines. Le bas de cette dernière était brulé et là où aurait du se trouver une épaulette à droite se trouvait la chair découverte de l'homme, un filet de sang ruisselant tout le long de son bras jusqu'à s'infiltrer dans son gantelet, l'hémoglobine dégoulinant entre ses doigts. Son bras gauche se trouvait sous une manche de maille, sans doute un reste d'un ensemble complet qui avait volé en éclats. L'épaulette en acier avait prit quelques dommages mais restait partiellement intact. En revanche le gantelet de ce côté se voyait être plus endommagé, les doigts avaient été retirés et l'avant-bras manquait presque de la moitié de la matière de base. En dessous se trouvait un bras factice d'une couleur sombre qui semblait toutefois s'effriter et grésiller lors des mouvements.
Enfin l'homme avait un reste de cape dans le dos, cette dernière ayant été brulée d'un quart ce qui faisait plus penser à un haillon qu'autre chose. Au dessus se trouver deux épées en bandoulières, l'une d'un noir sombre et mat et l'autre d'un argent argent éclatant et brillant.
Pour finir il portait un casque dont la visière était brisée de moitié, le visage de l'individu apparaissant en dessous. Et lorsqu'il remarqua la Krytienne, il posa sa main organique sur le rebord de son heaume, soulevant ce dernier pour y laisser apparaitre un visage au teint clair et fermé. L'oeil droit était crevé par deux cicatrices, l'une en biais passant par l'arête du nez et l'autre verticale. L'autre globe oculaire était un peu rouge, sans doute à cause du sang d'un quelconque individu, mais pas le sien à en juger par la couleur majeur de ses bandages. Enfin il avait les cheveux assez court pour ceux qui l'avaient connus avant…
Il laissa finalement tomber son casque par terre et continue de marcher, le métal se brisant au contact du sol en plusieurs débris, cette protection était inutilisable depuis un moment déjà…
Et avec lui se trouvait un chien à la musculature colossale, comme si l'animal avait été taillé pour être imposant. Sa mâchoire semblait pouvoir décrocher même les membres des monstres les plus résistants, et ses puissantes pattes laissaient à penser que lorsqu'il courait, la seule chose qui pouvait arrêter cette créature était sa volonté, lorsque lui le déciderait. La bête donnait l'impression d'être surréaliste par moment, ses muscles bougeant comme des vagues à chacun de ses pas, ce qui lui donnait un peu l'apparence d'un dieu comme dans certaine légende. Pourtant, il n'était qu'un chien guerrier…L'animal marchait aux côtés de son maitre tout aussi calmement que lui. Il avait aussi été blessé et semblait boiter légèrement de la patte arrière gauche. D'ailleurs le flanc du même coté était éraflé assez profondément, et la gueule du canidé était couverte de sang, mais sans doute pas le sien.
Lina s'approcha alors de l'homme. Elle marchait vite semblait presque courir sur les derniers mètres.
Tour laissait à croire qu'elle allait lui sauter au cou, mais elle s'arrêta à quelques pas de lui…- Que… Pourquoi es-tu là… ? Dit-elle alors qu'elle sentait déjà les larmes monter.- Et bien… Il regarda autour de lui, comme si il observait le paysage et le redécouvrait. … c'est chez moi ici… Il sourit légèrement, d'une manière étrange, inhabituelle, presque sereine. Et je n'allais pas te laisser seule…Cela suffit à la faire éclater en sanglot, alors que lui la fixait toujours avec ce sourire qui ne c'était encore jamais vu sur lui… |
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