Dos à dos, les jumeaux Andùrin combattaient comme s’ils ne faisaient qu’une seule et même personne. Les katanas de Jacek tranchaient, le bâton de Lissandre fracassait entre deux sorts dirigés contre leurs adversaires. Les Rôdeurs n’étaient pas en reste : Markus, qui se riaient des estafilades qui parcouraient son corps à demi-nu, prit deux mercenaires par le cou et fracassa leur crâne l’un contre l’autre. Jassandre foudroyait littéralement ses ennemis de sa lance, et Eldrik n’était jamais au même endroit, ses épées courtes frappant sans cesse. Kitsune se défendait bien, également ; il avait renoncé aux attaques à distance et balayait ses ennemis de son grand arc. Il était blessé à l’épaule gauche, et plusieurs entailles étaient visibles sur son visage, mais il ne s’en souciait guère. Au loin, il put entendre la cavalcade des cavaliers impériaux qui se ruaient sur les flancs ennemis pour mieux les disloquer.

Ils combattirent aux côtés des krytiens et des guildiens, jusqu’à ce que Shain s’oppose au meneur de l’armée adverse dans un combat impressionnant et redoutable. Puis, enfin, le chef des mercenaires du chaos s’écroula. Très vite, le combat en fut réduit à de petites échauffourées par-ci par-là. Mais les mercenaires étaient en pleine débâcle. Suite à la victoire de Shain sur son némésis, on aurait cru que le chaos s’était enfin effondré. Que la bataille pour Eloher avait été remportée.

Mais il n’en fut rien. Impuissant, Kitsune vit l’ombre s’élever du corps du chef ennemi, et la marrées de combattants démoniaques fondre sur Eloher, menant la bataille aux portes même de la cité. Se ressaisissant rapidement, Kitsune ne laissa pas le désespoir l’envahir et, ses compagnons à ses côtés, se rua vers Eloher.

C’était comme si la véritable bataille pour la cité ne faisait que commencer.

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Parer, frapper, esquiver, frapper, esquiver, parer, esquiver, parer frapper. Pour Kit, il semblait que ces trois actions se répétaient à l'infini. Sans cesse au mouvement, il était hors de question de rester plus d'une ou deux secondes au même endroit, sous peine d'y reposer pour toujours. Ou, qui sait, de rejoindre l'armée maudite des mercenaires du chaos. Et l'idée de pouvoir connaître un tel destin ne faisait que renforcer la détermination des défenseurs d'Eloher à vaincre.

Plus concentré que jamais, son armure de vent tourbillonnant autour de lui, Markus Rosenkrantz se battait comme toujours à mains nues. Ses poings étaient de véritables instruments de destruction, enfonçant les armures dans la peau de ses adversaires, brisant les os et pulvérisant les organes. Il se saisit d'un mercenaire hurlant qu'il fit tourner au-dessus de lui avant de l'envoyer sur un groupe de squelettes, leurs os s'effondrant comme un jeu de quilles. Un guerrier du chaos armé d'une hache monstrueuse voulut se jeter dans le dos de Markus mais il fut stopper dans son élan, contemplant avec stupéfaction la lance qui lui transperçait la poitrine. Dans un grésillement, Jassandre retira la lance du cadavre et la fit tournoyer pour faucher plusieurs morts-vivants au passage. Sur le dos de son esprit, Bob, Eldrik traversait les rangs adverses, taillant les chairs de ses petites lames tandis que l'esprit piétinait indifféremment les morts et les vivants.

Kitsune n'était pas en reste, Gologhta zigzaguant autour de lui, le protégeant des assaut ennemis autant qu'il en mettait à terre. L'arc vibrait entre ses mains comme jamais il ne l'avait fait, et des étincelles jaillissaient des extrémités, comme pour déverser un trop plein d'énergie. L'Empereur devait presque bataille pour garder le contrôle de Golgotha, tant celui-ci semblait presque habité d'une vie propre. Il contra le coup de massue d'un squelette décrépi, et une violente onde de choc électrique déchiqueta le mort-vivant. Au même instant, ce fut comme si une voix s'était élevée dans le crâne de Kit.

-Oui! Presque!-

Elle disparut aussi rapidement qu'elle était venue, si bien que le forestier se demanda s'il n'avait pas rêvé. Et sa surprise faillit lui être fatale: se glissant sous sa garde, un soldat adverse -un de ceux qui était encore en vie- allait le transpercer de son sabre quand il se mit soudain à hurler, la proie d'un torrent de flamme. Il s'en alla en hurlant, torche humaine semant le désordre dans ses propres rangs. Un Rôdeur -qui avait l'air d'avoir passé les dernières journées à se battre, les cheveux hirsutes- avait incanté un sort de feu, augmentant sa puissance à travers son bâton orné d'un rubis. A côté du mage, un grand forestier aux cheveux roux maniant une gigantesque épée à deux mains. Kitsune écarquilla les yeux de surprises, et sourit:

"Aleck! Thalek!"

"Kit. Je suis encore arrivé à temps." bougonna Aleck.

"Nous sommes avec les autres. On est pratiquement tous au complet."dit le grand roux.

"Tant mieux!"

Kit était soulagé: les Rôdeurs qui avaient harcelés l'avancée ennemie ces derniers jours avaient pu rejoindre la bataille et, plus important encore, ils étaient en vie.

"Mais nous discuteront plus tard."

Ils hochèrent tous trois la tête, et rejoignirent Jacek, Lissandre et les autres Rôdeurs, occupés à se frayer un chemin parmi la marée ennemie en direction d'Eloher.

Plus loin, devant les murs de la cité, le gros des troupes impériales tenaient bon, refusant de céder plus de terrain. Mais ils ne pouvaient s'empêcher de se faire déborder, des mercenaires hurlants et des morts-vivants se dirigeant droit sur la ville. Les survivants de la cavalerie, sous le commandement du duc, les prirent en chasse. L'épée du sénateur était rouge de sang, mais sa détermination ne faiblissait pas, pas plus que celle de ses hommes. Ils mourraient en défendant la ville plutôt que de la laisser prendre sans réagir.

D'un mouvement précis de la main, Lucas Gray dirigea une lame de vent droit sur un squelette qui, alors décapité, se mit à errer sans but au milieu de la mêlée. Derrière le mage, Antoine Saint-Marc tua d'un coup rapide de sa lame un soldat qui voulait s'en prendre au demi-krytien. Les yeux du commandant des chevaliers rougissaient à vue d'oeil, mais il semblait encore se contenir. Il rangea sa lame si étrange dans son fourreau, et dégaina la grande épée torsadée qu'il avait sur le dos. Se gorgeant de la lumière du soleil, l'épée à deux mains rayonna de puissance, déchainant la lumière sur les morts-vivants, qui se réduisaient en cendres à son contact. Quant à Lucius Gray, profondément révulsé par la magie impie qui avait fait se lever les morts, il déchaînait ses pouvoirs sur des rangées entières de morts-vivants, accompagné de Maxwell. Mais tous avaient beau terrasser les créatures, il semblait y en avoir toujours plus, une véritable marée de démons prête à submerger la paisible Eloher...

Pendant ce temps, un fragment du mal avait réussi à pénétrer jusque dans la cité. Par chance et par miracle, un petit groupe de quelques soldats du chaos -tous de simples vivants- avaient réussi à travers les défenses de la cité. Suivant la rue principale, partant du principe qu'à son bout se trouvait la cible la plus intéressante, ils parvinrent à l'auberge, massacrant tous les soldats de faction qu'ils rencontrèrent sur leur chemin.

Le premier défonça la porte de la taverne en se fendant du rire gras de circonstance. Heureusement, lui et ses hommes n'étaient pas les plus futés des mercenaires. Ils étaient eux-mêmes étonnés d'être parvenus aussi loin. Ils décidèrent -suivant la logique de tout bon gros vilain stupide- de commencer à saccager la salle et de massacrer ensuite les civils, mais n'eurent que le temps de renverser un tabouret. Eldard avait surgi de nulle part, et la petite faux qui se trouvait au bout de la chaine qu'il maniait avait éborgnée le chef et éventré un autre mercenaire.

"Enfin de l'action! J'ai envie de tuer."

Et, joignant le geste à la parole, il se débarrassa sans pitié de plusieurs mercenaires encore debout. Mais l'ancien sheitzeka avait parlé trop vite: celui qu'il avait éborgné le surprit en se relevant plus vite que prévu, et le jeta à terre, le déséquilibrant. Eldar lâcha son arme, qu'un des soldats fit glisser loin de lui à coup de pied, et évita de justesse un coup du borgne. Eldar réagit promptement, brisant la nuque du lieutenant du chaos. Mais quatre autres mercenaires étaient encore en vie, et il n'aurait jamais le temps d'éviter tous leurs coups. Mais alors qu'il se préparait à les emmener avec lui dans la tombe, un hurlement retentit dans l'auberge.

"YAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! ARRIERE, POURRITURES!"

Sautant de derrière le comptoir, Arthur Boniface s'était emparé du sabre -plus grand que lui- d'un des cadavres et chargeait les mercenaires, la bave aux lèvres. Le commis avait passé les dernières minutes à trembler, caché derrière le comptoir, quand il avait vu qu'Eldar était en danger. Le sang d'Arthur n'avait qu'un tour et, comme possédé, en transe, le petit homme avait rouge et laissé la rage de toute une vie l'envahir.

Prenant peur, croyant que le petit bonhomme menait une charge de soldats de réserves, les mercenaires survivants sortirent de l'auberge en trombe, un Arthur Boniface hurlant sur leurs talons. Sous le choc d'une scène aussi incongrue, Eldar se secoua pour reprendre ses esprits, ramassa son arme et courut à leur suite...

Lentement, petit à petit, les troupes impériales se faisaient submerger par la marée de mercenaires du chaos et de créature démoniaques. Les rires enragés des chaotiques, l’inexorable avancée des morts-vivants, leur nombre qui ne semblait pas diminuer ; autant de raisons qui auraient eu raison du courage de bien des hommes. Mais malgré la peur qui se tapissait au fond de leur cœur, les impériaux luttaient avec l’énergie du désespoir aux côtés de leurs alliés. C’était la première fois depuis des temps immémoriaux qu’ils combattaient avec d’autres factions et non contre elles. L’Empire, responsable de bien des maux au cour de sa longue histoire, était bien décidé à montrer que ses nouveaux alliés pouvaient compter sur lui. Chaque soldat portait en lui le désir de montrer à tout Terca Lumireis que l’Empire avait changé, et ils étaient tous prêts à mourir pour cela.

« En avant, en avant ! Ne craignez pas leurs ténèbres ! »

Tel un héraut de l’ordre, son armure d’argent brillant sous le soleil, le sénateur d’Houbellevent exhortait ses hommes à la bataille, rassemblant les cavaliers pour charger au cœur des formations ennemies. Près de la moitié des effectifs montés du duc avaient été tués, mais chacun des survivants se ralliait à la bannière de Mikaïl, dont le fanon claquait au vent.

« Faites des percées, il faut que nous permettions aux troupes à pied de se frayer un chemin ! Pour l’ordre ! »

Hurlant pour se donner du courage, Mikaïl prit la tête d’un des petits groupes de cavaliers qui s’étaient constitués, et il les fit charger, encore et encore. Les ryhgbaros piétinaient les ennemis sous leurs sabots, et en renversaient d’autres en les percutant de leurs caparaçons de métal. Sur leur dos, les chevaliers en armures brisaient les rangs adverses, dévastateurs. Ils avaient dû abandonner leurs lances depuis longtemps, la plupart fichées dans un corps ennemi. Ils frappaient maintenant à hauteur de tête, de leurs larges épées ou de leurs grandes haches, enfonçant les rangs ennemis comme dans du beurre. Plusieurs cavaliers tombèrent, leurs montures fauchées par leurs adversaires, mais ils percèrent de nombreuses brèches. Des brèches dans lesquelles s’engouffrèrent des cohortes entières de fantassins, leurs boucliers solidement tenus devant eux pour se frayer un chemin dans la masse.

Juché sur l’esprit qui l’accompagnait, Lucius Gray couvraient leurs arrières. De ses doigts crochus partaient des éclairs et des langues de feu qui embrasaient les morts-vivants. Mais les premiers rangs ennemis se rapprochaient toujours plus des portes de la cité. Il fit signe à Maxwell de survoler le champ de bataille pour se mettre à leur portée. Maxwell prit de la hauteur, et Gray fusionna son énergie avec celle de l’esprit.

« Que la colère d’au-delà du ciel vienne frapper l’ennemi de son châtiment. »

Ensemble, le krytien et l’esprit dessinèrent plusieurs séquences de signes invisibles dans les airs. Au-dessus d’eux, le ciel se mit à trembler, l’air à tourbillonner. Comme des fenêtres s’ouvrant sur l’espace, des carrés de noirceur piquetés d’étoiles apparurent dans le ciel. Maxwell leva son bâton, une concentration extrême se lisant sur son visage, appelant à lui la puissance de la gravité. Attirés par ce déluge d’énergie, des fragments de rochers semblables à de petites météorites passèrent à travers les fenêtres. Elles donnèrent l’impression de se briser aux passages des rocs. Maintenant en feu, les corps célestes s’écrasèrent sur les premiers rangs ennemis, dispersant leurs troupes et ralentissant leur progression. Des morts-vivants et des mercenaires disparurent dans des cratères fumants, et leurs compagnons devaient maintenant passer à travers les creux et escalader les éboulis pour avancer. Lucius et Maxwell repartirent en arrière, régénérant leurs réserves de mana avant de pouvoir repartir à l’attaque.

« C’est le moment ! »

Profitant du bref répit accordé par son père, Lucas Gray et une cohorte de mage impériaux, entourés de nombreux soldats alliés, jouèrent de la désorganisation momentanée des chaotiques pour faire des ravages dans leurs rangs et se rapprocher d’Eloher. Devant eux, Antoine Saint-Marc leur ouvrait la voix, Solaris fauchant tous les squelettes et humains qui se dressaient devant son propriétaire. Gorgée de lumière, l’épée du soleil était comme un véritable rayon de l’astre pur, réduisant en poussière les cristaux de contrôle qui permettaient aux créatures de se mouvoir. Couvert de sang, insouciant des blessures qu’il avait reçu, le commandant des chevaliers avançait implacablement, tel un ange exterminateur aux yeux toujours un peu plus rouges, aucune émotion ne se lisant sur son visage.

Sautant au-dessus de ses congénères, un soldat du chaos bondit dans le dos du commandant, sa hache à demain levée au-dessus de sa tête. Une flèche grésillant du mana de foudre le cueillit en plein vol et il s’écrasa dans la poussière. Kitsune se précipita sur le cadavre qui se relevait sous l’effet de la sombre magie du chaos, et l’Empereur l’immobilisa en glissant son arc sous son cou ; de son autre main, il sortit Ramuh, le brise-épées, et le plongea dans le crâne du mort-vivant, brisant le cristal. Le corps –définitivement sans vie- retomba à nouveau. Cette fois-ci, il ne se relèverait plus.

« Joli coup, ta majesté. »

Le bâton d’Aleck fendit les airs, suivit d’une traînées de flammes, et vint s’écraser entre les deux yeux d’un soldat ennemi. On entendit un sinistre craquement et l’homme tomba en gargouillant, le visage en sang. Quand il se releva, le Rôdeur mage incanta un sort rapide en caressant le rubis de son bâton Flamme d’Ifrit, et un jet de feu embrasa le mort-vivant, qui commençait très mal sa nouvelle carrière. Décrochant une bourse à sa ceinture, il en répandit le contenu sur la torche qu’était sa cible, bientôt recouverte d’une poudre qui se mit à grésiller.

« Tahlek mon grand, c’est quand tu veux ! »

Dépassant le mage, le grand Rôdeur roux se jeta sur l’infortuné zombie, sa grande épée Zweihander le frappant du plat de lame. L’ennemi en flammes décolla et retomba une dizaine de mètres plus loin, sa tête se détachant sous le choc. A peine le corps était-il retombé au milieu de ses petits copains qu’il explosa sous l’effet du feu et de la foudre, emportant avec lui nombres d’homologues.

« Ca vole bien ! »

« Surtout sans la tête. »

« J’ai amélioré mon swing, tu ne trouves pas ? »

Kitsune sourit en entendant ses amis échanger des banalités en plein combat. Aleck et Thalek étaient ses deux plus vieux amis, et ils avaient toujours fonctionné ainsi. Apercevant un groupe de soldats impériaux et krytiens qui luttaient dos à dos, encerclés par des chaotiques, Kit appela Markus, qui démolissait allégrement morts-vivants et vivants en leur tapant dessus avec un bras qu’il avait arraché à l’une de ses victimes. Le géant leva la tête et, comprenant où Kitsune voulait en venir, courut jusqu’à lui, renversant les ennemis assez bêtes pour rester sur son chemin comme s’ils n’étaient que de simples fétus de paille. Markus se saisit de Kitsune et le fit tourner plusieurs fois au-dessus de sa tête avant de le propulser dans les airs en direction du petit groupe encerclé. Une fois en l’air, Kitsune laissa couler à flot son mana, abattant un à un les mercenaires qui menaçaient les alliés. Il n’avait pas réentendu la curieuse voix, et doutait de plus en plus de la réalité de la chose, mais force lui était de reconnaître que Gologotha répondait mieux que jamais à ses mouvements. Il atterrit souplement au milieu des rangs ennemis, les balayant de son grand arc. Jassandre ne tarda pas à le rejoindre et se mit dos à dos avec lui ; les armes de foudres des deux Rôdeurs tournaient sans cesse devant eux, formant une garde presque parfaite. Une ombre les survola, et Bob toucha terre près d’eux, dispersant leurs adversaires. Eldrik se laissa tomber du dos de l’esprit et se jeta dans la mêlée en riant, ses lames courtes mordant les chairs.

Enfin, les jumeaux Andùrin se battaient sans relâche eux aussi, au même niveau que Calëtaura et Jhérer ; les quatre krytiens faisaient des ravages dans les rangs ennemis. Jacek bougea pour éviter une lance adverse avant même de sentir sa présence ; Lissandre accompagna le mouvement, fauchant les jambes du mercenaire de son bâton. Son frère avait perçu ce qu’elle avait perçu, et il en allait de même pour elle. Leur lien n’avait jamais été aussi fort ; ce n’était pas la première fois qu’ils se battaient ensemble, mais jamais ils n’avaient été aussi synchrones. Ils combattaient comme s’ils n’étaient qu’un seul esprit avec deux corps, parfaitement synchrones. Une véritable fusion mentale de bataille comme ils n’en avaient jamais connues. Quand il avait aperçu Calëtaura, l’intendant krytien en personne, entouré de son clan, Jacek avait été comme victime d’un choc, mais l’esprit de sa sœur l’avait aussitôt dissipé. Pour l’instant, ils ne pouvaient que se concentrer sur la bataille. Les implications du retour de l’intendant attendraient. De même que les querelles, anciennes et nouvelles. Les Andùrin n’auraient jamais pensé se retrouver à combattre aux côtés de Jhérer Elmundir ou de Calëtaura Windwaker en personne, mais cela n’avait plus d’importances. Au cœur de la bataille, ils étaient tous frères. Jhérer se battait comme un véritable lion enragé, sa hache sauvant plus d'une fois l’un des jumeaux quand ils étaient submergés par trop d’ennemis. Trois mercenaires –encore totalement vivants- voulurent se jeter sous la garde du frère de Cixi. Sans réfléchir, décidé à rendre la pareille au frère de Cixi, Jacek frappa le sol de ses deux katanas, y insufflant de son mana de terre. Le sol trembla et deux failles de dessinèrent, filant droit sur les trois chaotiques. Au contact, elles firent se dresser la terre, frappant leurs cibles de toute la puissance des roches et des gravats qui s’étaient dressés au-dessus du sol. Jacek se baissa, et Lissandre frappa l’espace où il se tenait l’instant d’avant de son bâton, qui renversa plusieurs morts-vivants d’une petite explosion de lumière. A nouveau dos-à-dos, décidés à veiller sur Jhérer et leurs frères krytiens comme ces derniers veillaient sur eux, les jumeaux se lancèrent une fois de plus dans la bataille.